Je reviens sur un sujet qui aura occupé un bon moment lors de mes trois grossesses. La luxation du coccyx à l’accouchement. La première partie est ici si vous voulez 😉
Lors de ma seconde grossesse, j’ai essayé d’en apprendre plus sur les positions alternatives pour accoucher. Celles qui permettent de libérer le bassin et donc mon coccyx.
J’apprends alors que la position classique sur le dos, qu’on connait toutes, facilite l’accueil du bébé par les sages-femmes. Cependant, notre bassin reste figé (posé sur la table d’accouchement) et lorsque la tête du bébé doit passer, il arrive qu’elle heurte le coccyx qui est trop rentré.
Durant cette seconde grossesse je vois l’osteo, rien de particulier mais avec lui, je comprends rapidement que mon coccyx est redevenu plus sensible. En fait, sous l’effet des hormones les os bougent. Il me fait comprendre qu’il y a de fortes chances que ça se reproduise.
Les mois passent puis vient le jour J. Le travail se déclenche et Mini Loulou arrive doucement puis (trop) rapidement et tout s’enchaine : mes envies, mes peurs, ce qu’il est possible de faire. Je ne veux pas que cela dure des jours a souffrir comme la première fois alors je demande la péri. Cependant, le travail est déjà bien avancé. J’ai déjà envie de pousser, mais on me la pose quand même.
Avec du recul, c’était une mauvaise idée. C’est trop tard. La péri me provoquera une brèche (dans la colonne vertébrale), mais ce n’est pas le sujet. Ça aussi c’était quelque chose 😉
Je pousse et pareil au bout de 2 ou 3 poussées :
– Moi qui regarde Loulou
– Loulou qui du regard me dit » Je sais, moi aussi j’ai entendu … »
– Moi à La Sage-Femme : ce n’est rien, c’est mon coccyx
Quand j’y repense c’est quand même la seconde sage-femme qui ne sait pas ce qui se passe.
Une fois en chambre, je connais la chanson mais à côté de la brèche causée par la péri, c’est du pipi de chat. Je gère la douleur.
Et puis, je crois vraiment qu’au fil des grossesses on augmente notre résistance à la douleur. J’ai donc revu ma très chère Carole, ostéo sage-femme pour me remettre en place. Cette fois-ci j’ai récupéré plus vite. Le coccyx avait moins bougé.
Vient la troisième grossesse. Inutile de dire que j’avais décidé d’être plus proactive. Oh oui car la luxation du coccyx c’est non seulement très douloureux, long mais aussi handicapant. Tous les sièges sont inconfortables, canapé, voiture, transport en commun… Au bureau j’avais envie de m’assoir sur un coussin. Alors on s’assoit sur une fesse ce qui déséquilibre le bassin ou alors on reste debout. On passe notre temps à se dandiner.
J’ai évidemment revu l’ostéo pour la 3ème grossesse. J’ai fait plusieurs séances dont une derrière 15 jours avant le terme. L’idée était de replacer le bassin et le coccyx le plus en retrait possible du chemin du bébé. Au début de la grossesse, elle m’avait aussi conseillé d’autres positions pour accoucher : sur le côté, debout ou accroupie. En gros, tout sauf sur le dos.
Puis en faisant ma prépa à l’accouchement avec une sage-femme (oui pour un 3ème c’est étonnant mais c’était pour préparer un accouchement physiologique. La brèche m’avait fait peur et gâché les premiers jours en étant alitée avec la tête dans un étau. Sans penser aux conséquences si jamais le blood-patch ne fonctionnait pas) elle me conseille alors de poser mes (nos) souhaits pour le jour j. Le fameux « projet de naissance ».
Peu motivée mais envie que ça change malgré tout, j’ai dessiné tout ça sur une feuille : avant, pendant l’accouchement puis ce qu’on voulait pour notre bébé. Grosso-modo un accouchement physiologique sur le côté.
Ainsi je pouvais mettre un cadre sur ce que je voulais et Loulou pouvait s’appuyer dessus pour faire le relai auprès de la sage-femme le jour J. C’est très utile quand le travail commence, avec la douleur etc…
Et puis dans l’action, je suis du style à laisser tomber pour me soucier uniquement du bien-être du bébé. Je priorise. Sauf que Maman elle en a marre d’être en VRAC pendant des mois. Et puis, avec un enfant ça passe mais 2 puis 3 pas possible. J’avais besoin d’être là rapidement.
Je n’ai pas montré ce projet lors de l’accouchement mais j’ai su exprimer mes envies dès mon arrivée aux urgences. Grâce à Stéphanie, la sage-femme qui était là ce soir là, j’ai pu accoucher sans péri et sur le côté. Cela demande un peu d’aide (il n’y a pas d’étrier (et puis j’étais dans la salle nature) alors il faut s’appuyer sur le papa ou la sage-femme ou les deux). C’est comme cela que j’ai pu garder assez de mobilité dans le bassin pour préserver mon coccyx. Il n’a pas bougé lorsque la tête est descendu.
Honnêtement, j’appréhendais… pardon euh … j’avais peur ! Il y avait trop de sujets importants à gérer en même temps : accoucher sans péri, gérer la douleur, protéger mon coccyx, ne pas crier trop fort, mettre au monde ce bébé et qu’il soit en bonne santé.
Le retour en chambre était merveilleux, j’étais évidemment fatiguée, cassée mais je pouvais aller ou je veux dans cette chambre et profiter de ma Petite Louloutte. Lui donner le seins assise et pas juste allongée. J’étais « en forme » 🙂
Après toutes ces séances d’ostéo, cette douleur, ces doutes, la solution tenait en peu de chose finalement : préparer et accoucher autrement. Je ne remercierai jamais assez la sage-femme qui était là cette nuit car elle a su m’accompagner et me rassurer. J’ai eu la chance de pouvoir accoucher sur une banquette assez large pour me permettre d’être sur le côté sans avoir peur de tomber, avec Loulou droit dans les yeux.
Alors sachez Mesdames qu’on peut éviter que ça se reproduise. Je trouvais important de vous le dire. Dire qu’on peut accoucher différemment pour ne pas luxer son coccyx une deuxième fois.
Parfois, je me dis qu’il fallait que je passe par toutes ces étapes pour faire ce troisième naturellement. J’espère que ça aidera certaines mamans ou futures mamans, de tout mon cœur.
Mooline.
PI j’ai trouvé une vidéo de la Maison des Maternelles à ce sujet.